À la manière d’un détective, Magali Amir s’est lancée sur les traces de ces quatre arbres autrefois familiers de l’homme en Provence : le mûrier noir, le sorbier domestique, l’amandier et le figuier. Qu’ils soient encore présents dans le paysage, voire dans les cultures, comme l’amandier, ou déjà quasiment oubliés, comme le mûrier noir, elle a dû se livrer à une enquête de terrain méticuleuse, suivant des pistes incertaines ouvertes par l’écrit ou l’oral, interrogeant nombre de témoins pour reconstituer patiemment la vie qui gravitait autour de ces arbres amis de l’homme.
Un livre à lire si on s’intéresse à ce que fut, dans nos régions, l’agriculture pauvre. Mais plus encore, un livre à lire comme un cri d’alarme sur la perte inéluctable et rapide – en deux ou trois générations à peine – des savoirs du monde rural. Ne nous y trompons pas : avec l’oubli de nos pratiques culturales, c’est chaque fois un pan entier de notre mémoire culturelle qui s’effondre, inexorablement.
Magali Amir est botaniste et ethnobotaniste. Elle vit en Haute-Provence et a travaillé entre autres pour les Parcs naturels régionaux du Luberon, du Haut Languedoc et du Verdon. Elle s’intéresse plus particulièrement aux liens entre la société rurale et les plantes, qu’elles soient sauvages ou cultivées, sous forme d’études, de conférences et de publications. Elle anime aussi régulièrement des sorties de connaissance de plantes, de cueillette et cuisine sauvages.